MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE L’INSTITUT FRANÇAIS D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE 5 t DU CAIRE SOUS LA DIRECTION DE M. PIERRE JOUGUET DE M lLE MARCELLE BAUD ET DE M. ÉT, DRIOTON NÉCROPOLE DE DIRA' ARÛ’N-NÂGA LE TOMBEAU DE PANEHSY LE CAIRE IMPRIMERIE DE L’INSTITUT FRANÇAIS D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE PUBLIÉS PAR LES MEMRRES DE TOME CINQUANTE-SEPTIÈME TOMRES THERAINES PAR G. FOUCART AVEC 1>A COLLABORATION DEUXIÈME FASCICULE 1932 Tous droits de reproduction réservés MU 7283 P TOMBES THÉBAINES. -» Cÿ=®a4a— NÉCROPOLE DE DIRÂ' ARÛN-NÂGA. LE TOMBEAU DE PANEHSY (TOMBEAD N° 16) PAR MARCELLE BAUD ET ÉTIENNE DRIOTON. I. — INTRODUCTION. ♦ Emplacement. Le tombeau de Panehsy se trouve à Dirâ' Abun-Nàga, comme celui de Roÿ, mais beaucoup plus bas dans la plaine, à quelques pas de la maison du Service des Antiquités. Il faut descendre pour y pénétrer, et il est creusé autant dans le sol que dans le rocher de la colline. Son plafond est sensiblement au niveau de la route, et il s’encastre au milieu de maisons enfouies, comme lui, dans le même terrain, mais un peu au-dessus (l) . La première chambre, seule, est encore accessible, un blocage de pierres empêchant de pénétrer dans la seconde; peut-être celle-ci était-elle toute petite, * W Une de ces maisons le touche de si près que, par un trou de communication, les lapins de la basse-cour voisine viennent couramment se promener dans le tombeau, ce qui n'est pas sans effriter chaque fois un peu plus la paroi nord à la base de laquelle s’ouvre cette sape; ce n’est pas du reste la seule dégradation qu’il y ait à craindre, car les serpents circulent entre la couche de stuc et la paroi rocheuse, à la poursuite de rats, qui, eux, passent partout. Les innombrables mouches dues à la proximité des maisons et des geckos qui les chassent finissent de salir et d’abîmer ce tombeau sur la conservation duquel il y a lieu d’être très inquiet. Pendant le travail de copie, il n’a pas été tué moins de trois serpents et de vingt-six rats dans le tombeau même ou dans le vestibule d’accès. Mémoires , t. LVII. J 2 MARGELLE BAUD ET ÉTIENNE DRIOTON. Plan. Aspect général. Dimensions. Creusement. Orientation. Préparation des parois. Préparation des surfaces à peindre. peut-être même (bien qu’il y ait l’amorce d’un plafond au-dessus du blocage) n’était-ce qu’une simple niche à peine enfoncée dans le rocher. Ce qui tendrait à le faire croire, c’est que les thèmes des funérailles, réservés d’habitude à la paroi I (dans la deuxième chambre), sont distribués dans la première sur les parois B, C et D. Cette première chambre est exiguë. Nous n’en avons pas reproduit le plan, qui n’offre aucune particularité : c’est le rectangle grossier commun à toutes les premières chambres de tombeaux, le grand axe étant perpendiculaire à celui de la porte. Les dimensions en sont d’environ 6 m. 5o sur un peu plus de 2 mètres. Plus encore que dans le tombeau précédent, on en est .réduit à procéder par approximation, car il est impossible de rien mesurer exactement. Le creuse- ment, trop hâtif, est déplorable; les angles n’existent pas à l’intersection des parois, et l’on verra à plusieurs reprises, dans l’examen de la décoration du tom- beau, que le scribe a utilisé ces inégalités pour son travail même, et a masqué ingénieusement la négligence de la préparation : c’est ainsi que les frises, par exemple, s’adaptent exactement à l’espace irrégulier qui leur est laissé. Les trois parois B, C et D se continuent comme un seul motif, et tout naturellement, puisque les angles qui devaient les séparer sont de véritables arcs de cercle. De même, à l’angle B' C', la scène de la déesse dans le sycomore surgit du mur, sur un véritable pendentif triangulaire entre la partie supérieure des deux parois. Le tombeau est cependant orienté correctement, l’entrée se présentant à l’est et la niche ou deuxième chambre s’enfonçant à l’ouest. 11 est creusé sommaire- ment dans le rocher, peu solide à cet endroit; une épaisse couche de boue séchée, presque sans paille, vient combler tant bien que mal les énormes inéga- lités laissées par le travail des terrassiers. Ce premier pisé a, par endroits, une épaisseur de quarante centimètres. Une deuxième couche d’un pisé meilleur et plus travaillé couvre en plus la paroi, et lui donne sa forme générale. Il est le seul qui ait été appliqué au plafond, dont il à d’abord servi à combler quelques cavités; étendu en deuxième couche, il rejoint l’enduit des parois. Le plafond se trouve ainsi égalisé comme les murs et fait corps avec eux sans interruption. L’absence d’angles explique cette manière de faire. Il reste peu d’indices sur la préparation des surfaces à peindre. Au tombeau de Boÿ, une paroi ébauchée révèle la méthode employée pour cette préparation, mais, ici, on en est réduit à se contenter de raisonner sur les analogies que peuvent présenter d’autres tombeaux. Il semble pourtant que les frises et le plafond aient été préparés à part, comme il est de règle dans presque toute la nécropole. Un procédé spécial de préparation ne se laisse apercevoir que TOMBES TIIÉBAINES. 3 pour la dernière phase du travail. Les angles obtus et arrondis, en effet, sépa- rent à peine la frise du plafond : en B', par exemple, la frise est si inclinée qu’on ne sait si elle participe du plafond ou de la paroi. C’est sans doute la raison principale pour laquelle tout le travail préliminaire de la préparation a dû être fait en même temps, d’un seul jet; mais après l’application du pisé, la préparation des parois fut terminée par le ton jaune destiné à recevoir les des- sins, tandis que le plafond et les frises étaient couverts d’un ton blanc, style. Le style est sommaire, mais expressif; les motifs sont traités rapidement, mais avec une sûreté de main remarquable; les couleurs sont franches et vives. Aucune scène ébauchée ne donne la clé de la technique ou des techniques employées; le tombeau est entièrement fini, 'ce qui est assez rare, et les cou- leurs employées sont assez solides pour n’avoir pas cédé, ce qui révélerait, par endroits, les procédés des décorateurs. Proportions. Le seul indice à peu près sûr s’obtient par la mensuration des personnages. On constate, comme au tombeau de Roÿ, qu’aucune mesure n’est fixe. Les personnages des scènes rituelles les plus fréquentes, c’est-à-dire Panehsy et sa femme dans toutes leurs scènes d’adoration, ont une proportion de sept à huit fois la hauteur de la tête, en passant par toutes les mesures intermédiaires, sept têtes et quart, sept têtes et demie, etc., tandis que les personnages des scènes épisodiques, religieuses ou civiles, moins familières à la main des scribes, ont des proportions .qui varient de six têtes et quart à sept têtes et demie. Ce manque d’uniformité dans les proportions trahit toujours un travail exécuté * sans l’aide des carreaux dont l’emploi assure une échelle constante. De plus, le fait que Tarenou est représentée tantôt plus petite et tantôt plus grande que son mari, prouve que le scribe ne se reportait même pas à un modèle graticulé qui lui aurait imposé une proportion constante entre les deux per- sonnages. Technique. Il semble bien que les décorateurs de ce tombeau aient usé d’un procédé trop libre de dessin, suivant lequel le pinceau appliquait certains traits en même temps que les premières masses d’ocre rouge sur le ton jaunâtre qui couvrait le pisé. Les autres couleurs étaient posées ensuite, puis le fond gris clair; enfin un dessin définitif, rapide mais quelque peu épais, achevait le tout. Ce procédé excluait l’emploi d’une graticulation de proportion ou de copie. 11 fut employé très souvent à partir de la XIX e dynastie : il convient de noter que le tombeau de Panehsy date précisément du règne de Ramsès II W Gàrdiner et Weigall, A topographical Catalogue of ihe private Tombs of Thebes, p. 16-17. A Repentirs. Caractères du dessin. h MARCELLE BAUD ET ÉTIENNE DRIOTON. Ce dessin définitif est un peu épais; à quelques endroits, très rares, la ligne de contour réduit la tache de couleur; ailleurs, au contraire, elle la déborde en élargissant un peu la masse qui en résulte, sur le jaune du fond. Le dessin obéit aux procédés habituels égyptiens, qui sont plutôt descriptifs que perspectifs. Un bon exemple en est fourni par le grand siège qui porte la statue d’Aménophis 1 er , en D'. C’était, à l’origine du thème, une petite chapelle dans laquelle une statue était placée : pour faire voir cette statue les dessina- teurs prirent l’habitude de la représenter sur sa chapelle, qui devint peu à peu un siège, par l’adjonction d’éléments qui étaient, en réalité, autour ou à côté de la chapelle, ou même en dedans. Dans le même esprit, ^chaque dieu est visible dans son naos. La représentation du grand vase sacré d’Amon doit être comprise de la même façon : il est figuré sur le naos qui le contenait. La tête de bélier, qui lui sert de couvercle, porte une large couronne atej reposant sur deux cornes largement écartées. L’ensemble ainsi obtenu présente donc trois cornes, dont aucune ne correspond à notre vision moderne : celles de la cou- ronne sont vues de face et celle qui accompagne le crâne est trop rabattue sur l’oreille, exagérant beaucoup l’aspect naturel du bélier à cornes recourbées, l’animal sacré pris comme modèle. Enfin on est fortement tenté de conclure qu’ici comme»dans d’autres tombes (la paroi ébauchée du tombeau de Roy en présente un autre bon exemple), les petits tableaux agricoles de B', quoique sensiblement de même style, sont d’une autre inspiration que le reste de la tombe. Rapidement exécutée, pour des raisons que l’on pourra peut-être entrevoir après l’avoir décrite, cette tombe a dû occuper plusieurs scribes ou groupes de scribes, qui, bien que faisant partie du même atelier, n’en travaillaient pas moins de façon assez différente. Ces croquis, pleins de verve, rayonnent d’une vie intense. Les mouvements des travailleurs, leurs proportions, le rendu des animaux, l’humour et la concision des légendes, tout contraste avec les attitudes rituelles et les prières monotones qui remplissent par ailleurs le tombeau de Panehsy. Les proportions des acteurs de ces petites scènes sont plus ramassées. Ces mêmes proportions se retrouvent dans les officiants qui composent la procession du grand vase d’Amon, mais avec un caractère différent. Il semblerait donc qu’il y ait eu au moins quatre mains ou groupes d’ou- vriers pour mener à bien le travail dans ce tombeau : i° les scribes qui ont exécuté les nombreuses scènes d’adoration, d’un carac- tère uniforme; TOMBES THÉBAINES. 5 2 ° ceux qui ont traité en fantaisie les scènes agricoles, expressives et mouve- mentées; 3° ceux qui ont composé la scène épisodique, très rare, de la procession du vase sacré; k° enfin les auteurs des plafonds et des frises décoratives, en mettant à part la frise de G', qui a sans doute été exécutée, car elle en est une elle-même, avec les scènes d’adoration. La description des scènes et la lecture des textes projetteront, chemin faisant, quelques lueurs sur l’histoire de ce tombeau. II. DESCRIPTION DU TOMBEAU. PLAFOND. Le motif central du plafond est très dégradé : il est composé de larges Heurs rouges à quatre pétales, sur fond jaune pâle. On trouverait peut-être, sous ce fond, les traces d’un autre dessin, de tons plus vifs, cerné de noir, sans qu’on puisse l’affirmer avec certitude. Les motifs du 'plafond (fig. 1), dans la partie nord du tombeau, sont de deux sortes : i° un motif classique de vigne qui, déjà fréquent à la XVIII e dynastie, devient commun à la XIX e ; 2° un motif de volutes courant en longs rinceaux parallèles au grand axe du plafond et séparés par des bandes de cercles. Le motif de la vigne est construit sur un lattis de traits rouges, qui supporte grappes et feuilles; les raisins sont bleu sombre, les feuilles, très stylisées, vert pâle, le lattis rouge. Le tout s’enlève sur un fond jaune ocre (1) . Les volutes sont dessinées en jaune, avec un point bleu au centre; les cercles sont verts, divisés en quatre, avec un point bleu dans chaque secteur et un point rouge, plus gros, à l’intersection des lignes de division. L’espace vide laissé entre les cercles et les volutes est peint en rouge et décoré d’un gros point bleu. Ce motif des volutes est d’un usage courant en Egypte dès la X e dynastie 121 . Ces deux réseaux de décoration sont séparés par une large bande jaune cru encadrée de bandes blanches, plus étroites. La séparation de ces cinq éléments (le motif de la vigne, une bande blanche, la large bande jaune, une deuxième bande blanche, le motif des volutes et des cercles) est obtenue par de larges traits bleu sombre qui délimitent nettement les motifs. Un trait rouge court dans les bandes blanches. La large bande jaune du milieu est décorée de gros hiéroglyphes bleus : (vertic. » — *-) a) J. Capart, Documents pour servir à l'étude de l’art égyptien, p. 57*58 et pi. 76 B. W Jéquier, Décoration égyptienne, p. i 3 et 19, pl. XIX, n° 3 a. 8 MARCELLE BAUD ET ÉTIENNE DRIOTON. JAJfllPtâ^ EniuosDx j»r . . . [à?] l’occident et à(?) l’orient, Khepri qui s’enfante lui-même chaque jour, afin qu’il donne d’entrer dans la nécropole et d’en sortir au Ka de l’osiris, prophète d’Aménothès, Panehsy, justifié. A gauche, le motif, si enfumé et indistinct qu’il soit, laisse deviner un thème classique des plafonds de la XIX e dynastie. On trouve exactement le même au plafond du tombeau de Roÿ, à quoi le lecteur pourra se reporter (1 h Dans la partie sud du plafond, très dégradée, les motifs et leur disposition sont les mêmes. Sur la bande centrale : (vertic. ■* — -) U ^ HTÏJL ^ sic X — 3 ^8 -=» X S <2 I ■I Offrande que donne le Roi à Osiris Khentamentit , grand dieu qui est dans le nome thi- nite, Roi du Sud et du Nord, Prince de l’Eternité, Onnôphris, seigneur de l’Igeret, image sacrée qui préside à la Tenenet, à Sokaris, Rarque sur le Traîneau, à Nefertoum, seigneur de Todjeser , pour le Ka de Tosiris, prophète d’Aménothès, Panehsy, justifié. PAROIS A ET A'. Les parois A et A' sont détruites. Le plafond est très dégradé et ses inscrip- tions sont illisibles. Baud et Drioton, Tombes thébaines, fasc. i, Nécropole de Dirâ c Abû’n-Nâga, Le tombeau de Roÿ, p. 9, fig. h. 10 MARGELLE BAUD ET ÉTIENNE DRIOTON. PAROIS B, G, D. Nous avons vu qu’il est impossible de séparer les unes des autres, pour les décrire, les trois parois de la moitié sud du tombeau, car les scènes qui y sont représentées franchissent les angles et forment ainsi une suite continue. Premier registre inférieur. — Le premier registre présente un long cortège de funérailles se déroulant sur les trois parois. Il est très mutilé, et même la partie peinte en G a presque entièrement disparu. La scène offre cette particularité d’aboutir, à la paroi D, au naos d'Osiris. Elle réunit ainsi deux thèmes qui sont le plus souvent sépares : celui du cortège funèbre se terminant à la stèle et aux adieux à la momie; celui du jugement de l’âme et de sa justification en présence d’Osiris-momie. La paroi, très mutilée, permet cependant de reconnaître les éléments suivants : i° Les invités (fig. 2), dont on soupçonne tout juste la présence par la canne Fig. 2. — Paroi B, registre inferieur. Les invités et îe coffret des huiles aromatiques. Paroi B, registre inférieur. Le catafalque. 12 MARCELLE BAUD ET ÉTIENNE DR10T0N. que l’un d'eux tient à la main et la partie inférieure de leurs larges vêtements de cérémonie. 2 ° Le coffret des huiles aromatiques (fig. 2 ) surmonté de la statue animale d’Anubis. Ses porteurs n’existent plus qu’à l’état de vestiges; seul l’officiant qui marche à côté du cortège est assez bien conservé pour qu’on le voie porter un vase hesy dans la main droite. Il n’est pas nommé. 3° Le catafalque (fig. 3). Le traîneau qui portait la barque du naos est complètement détruit, et la barque elle-même est en fort mauvais état. Le naos est très richement décoré : la momie de Panehsy est visible àTintérieur, la tête placée du côté arrière de l’appareil. Ce naos est llanqué de deux bouquets et des deux déesses funéraires, comme il est de règle, mais le personnage d’Isis, enveloppé dans un linceul comme une momie, est seul distinct à l’avant de la barque. Le catafalque est précédé par quatre personnages, officiants ou invités, qui aident à la manœuvre en tenant, à pleines mains, la corde qui relie le traîneau à son attelage. Un cinquième personnage, un officiant, se retourne vers le naos pour l’encenser; il tient, lui aussi, la corde du traîneau. Le cata- falque est halé par quatre génisses : la plus éloignée du spectateur penche, sous le garrot des trois premières, sa tête représentée de face, ce qui est assez rare. Le bouvier excite ses bêtes : il s’avance derrière elles, et il tient dans la FJg. h . — Paroi B, registre inférieur. Les pleureuses devant le catafalque. TOMBES THÉBAINES. 13 main gauche la situle d’eau savonneuse ou de lait, dévolue généralement à un prêtre subalterne, dont il remplit le rôle en même temps que le sien. Plusieurs lignes avaient été préparées pour être écrites et déjà peintes en jaune, mais une seule a reçu une légende : c’est la première au-dessus de la tête des génisses : (vertic. « — -) ^ Les bœufs ont tiré (l b 1 A I I I h° Les pleureuses (fig. 4), au nombre de cinq, en longues perruques aux tresses tombantes, se voilant le visage des deux mains. Elles sont très abîmées. Devant elles, la destruction de la paroi ne permet plus de rien distinguer. 5° Le naos d’Osiris (fig. 5). La procession des funérailles devait aboutir W On attendrait à cette place une injonction : «Tirez, ô bœufs! mais il semble impossible de voir dans à celte époque, une écriture simplifiée d’un article pluriel précédant un vocatif. Il reste donc que Top. ait ici un temps szm-n-f employé emphatiquement pour la description des funé- railles, comme on le trouve au tombeau de Roÿ dans les inscriptions n os 2 , 3 , 5 , 7, 1 0 et 1 2 (Baud et Drioton, Tombes thébaines, fasc. i, Nécropole de Dira c Abu’n-Nâga, Le tombeau de Roÿ, p. 2 8-3 2 ). 14 MARCELLE BAUD ET ÉTIENNE DRIOTON. Fig. 6. — Paroi B , registre supérieur. Les adorations aux génies. Marcelle Baud. logiquement a la représentation du tombeau et à la scène des adieux à la mo- mie : or ici, autant qu’on peut en juger par le peu de traces qu’il en reste, elle se termine par la pesée du cœur, le jugement du défunt et son introduction devant Osiri s-momie. Horus à la double couronne est parfaitement reconnais- sable. Le personnage placé derrière lui, dos à dos, semble être le Thot de la pesée du cœur, mais sans qu’on puisse rien affirmer, d’autant moins que les lignes préparées pour les inscriptions n’ont jamais été écrites. Le naos d’Osiris est très simple : le dieu y est représenté seul, sans les déesses parèdres ni les enfants d Horus. Il a seulement devant lui le symbole Deuxième registre supérieur. — Le registre supérieur de la partie sud porte en B et en G une suite de naos abritant des divinités à qui Panehsy et sa femme rendent hommage. Les trois premières scènes sont un emprunt à des vignettes du chapitre cxlvi du Livre des Morts « Connaître les portes dans la demeure d’Osiris aux champs d’Ialoun. Bien que les différentes versions donnent les mêmes noms et les mêmes devises aux portes et à leurs gardiens, leur illustration ne suit pas de tradition fixe et l’on constate des divergences irréductibles entre les séries de vignettes publiées par Lepsius et par Naville. Première scene. — Panehsy (le bas de son corps a complètement disparu) adore un génie à tête de vautour, assis dans un petit naos (fîg. 6). Le motif TOMBES THÉBAINES. 15 classique des trois signes iii entre les yeux d’Horus surmonte ce naos. Il s’agit ici de la sixième porte, identifiable par le texte, gardée par un dieu à tête de vautour, qui est nécessairement «Celui qui réunit » (1) . L’inscription qui le sépare de Panehsy, et qui continue au-dessus de la tête de ce dernier, est la suivante : (vertic. * — «) sic "( 3 ) ra_ ra ^ m n— ^ im:,- \ cxip^if m ( 1 ) Invoquer la sixième porte «Dame de courbette w , grande de rugissement, dont on ne sait [ni la longueur ni la largeur», par] ( 2 ) l’osiris, chef des chanteurs (3) de la table d’(/i)Amon, Panehsy, [justifié], (5) en paix. L’inscription est disposée en sorte que la bande verticale entre le naos et Panebsy renferme le nom de la porte, et les trois lignes en dehors, au-dessus de Panehsy, son nîîTO]î:>!îl--- (1.) A réciter par (2) l’osiris, prophète ( 3 ) d’Aménothès-(/i)de-Ia-Cour, ( 5 ) Panehsy, justifié : (6) Que l’odeur des mets (7) du dieu (8) se pose sur les mets. . . Enfin entre les deux pylônes, sous le disque flanqué d’uréus qui les sur- monte (-* — «J : -*■» «Celui d’Edfou», et au-dessus de la porte qui les réunit (vertic. * — «) : Ig^c - □ ! «le temple d’Amon-Râ». PAROI D'. Premier registre. — Panehsy et sa femme, en grand costume de cérémonie, adorent Àménothès I er et Abmès-Nefertari, assis à côté l’un de l’autre sous un naos très décoré. Panehsy est sans perruque et sans aucun emblème. Tarenou Paroi D', registre inférieur. Adoration à Aménothès I er et à Ahmès Nefertari. 24 MARGELLE BAUD ET ÉTIENNE DRIOTON. tient dans la main droite une longue tige de papyrus, enjolivée par des feuilles de liseron (fig. 1 1). Le naos royal est un riche baldaquin à gorge égyptienne couronné par une frise d’uréus. La partie supérieure, à l’intérieur, est ornée par une rangée de grappes de raisin pendantes. Le roi et la reine sont assis sur des trônes massifs à dossier bas. La reine n’est pas noire, comme dans bien d’autres tombeaux où l’on célèbre son culte : elle a les chairs jaunes; sa tunique et sa perruque sont bleu clair et sa coiffure jaune d’or. Le naos tout entier et ses occupants reposent sur une banquette à gorge égyptienne qui déborde un peu l’édicule; le rebord ainsi obtenu porte un petit autel. A l’intérieur du baldaquin : — devant l’image du roi : (vertic. 11i=CEEa ? (1) Le dieu bon, seigneur des Deux-Terres, Djeserkéré. (2) Le dieu [bon], seigneur des diadèmes, Àménothès-( 3 )de-la-Cour (?). 4 — devant Limage de la reine et au-dessus d’elle : (« — «) (vertic.) j (horizont.)^-\™ | L’Epouse royale Ahmès-Nefertari-du-caveau (?) (1 ). Au-dessus des orants, devant Panehsy et derrière Tarenou, une longue inscription occupe tout l’espace libre : XVB31 KŒ Ii est difficile de juger, d’après les restes de signes, de quelle partie de temple cette statue de Nefertari tirait son surnom, jusqu’ici inconnu. On penserait hypothétiquement, d’après le début, d’ailleurs incertain, du mot, à ^ n 1 c ^ a P e ^ e funéraire d’un dieu ou crypte d’un temple ( Worter biich , IV, 5 59). (°vLil 26 MARGELLE BAUD ET ÉTIENNE DRIOTON. (vertic. . >) | ld_^rk [— ] (1) Donner adoration à ton Ka, ô fils [d’Amon?], (2) Djeserkéré Aménothès ( 3 ) et à. celui de l’Épouse du dieu, grande épouse du roi, (A) Ahmès-Nefertari. L’osiris, ( 5 ) chef des chan- teurs de la tahle (6) d’Amon, Panehsy, [justifié]. (7) Sa sœur, la maîtresse de maison, chanteuse d’Amon, Tarenou, justifiée. Deuxieme registre. — Au-dessus de cette scène d’adoratioij, il s en trouve une autre, aussi chargée et minutieusement détaillée (fig. 12). Panehsy et Tarenou adorent la statue d’Aménothès I er placée sur la sedia gestaloria des grandes processions. Panehsy est vêtu de la longue robe très compliquée des cérémonies. Il tient un vase hesy dans la main droite, et sou- lève, de la main gauche, à hauteur de son épaule, un encensoir allumé. Tare- nou, en costume de fête, la tête couverte d’une perruque ornée, accompagne Panehsy; elle tient, de la main droite, une longue tige de papyrus, enjolivée par une guirlande de feuilles de liseron, et elle agite le sistre de l’autre main. La statue est séparée de ses adorateurs par un splendide bouquet très com- pliqué, qui s’incline vers elle, et par une table chargée de mets, surmontée par un autre bouquet et accompagnée d’un petit guéridon noir. Les hiéro- glyphes expliquant la scène comblent tous les espacés libres au-dessus des personnages. Au-dessus des offrandes et du couple d’orants : (vertic.— )î^> *| J ~^1i I WHI- (“•) î G=SI x MXIIL** fl IdiT. ( vertic -)4 j ~* A l™* 1 kRJ‘ 5t (1) Faire l’encensement et la libation des dieux (2) à Djeserkéré, fils du Soleil, de son ventre ( 3 ), qu’il aime, Àménothès-de~la-( 4 )Gour d’Amon, ( 5 ) par le prophète d’(6)Améno- thès-de-la-Cour, Panehsy, justifié, et sa sœur, la maîtresse de maison, chanteuse d’Amon, Tarenou, justifiée. TOMBES THÉBAINES. 27 L’adoration du couple s’adresse donc cette fois à Ainénotbès I er seul. Le trône qui abrite et supporte sa statue est figuré dans tous ses détails, avec les adjonctions successives qui ont transformé l’ancienne chapelle en trône portatif (1) . Tout l’appareil compliqué de statues divines, de sphinx, d’animaux gardiens et d’ornements est posé sur une table à gorge égyptienne. Au-dessus des bouquets d’offrandes : (vertic. -* — «) i1l=îd^î^Q=^l ( 1 ) Le dieu bon, seigneur des Deux-Terres, ( 2 ) Djeserkéré, (3) fds du Soleil, Aménothès. La scène tout entière est surmontée par un large trait bleu sombre et par deux frises superposées; la première frise, assez large, est composée de fleurs de lotus séparées par d’autres fleurs alternées, les unes, rouges, qui sont sans doute des roses trémières {2) , les autres vertes, qui pourraient être des fleurs de liseron (3) ; la deuxième frise, bien plus étroite, est composée par de petites feuilles vertes étroitement serrées les unes contre les autres. ANGLE D' C'. Les deux grandes scènes que l’on vient d’examinej se continuent vers G' par de petites scènes qui séparent les deux parois D' et C', l’angle étant obtus et arrondi en D' G', comme cela se produit du reste' à peu près pour tous les angles du tombeau. Premier registre. — Panehsy et Tarenou adorent Anubis, assis dans un naos, qui tient en mains le signe de vie et le sceptre L’emblème est placé devant lui (fig. i3). La partie supérieure des deux personnages et celle de la table d’offrandes qui les sépare du naos ont disparu, et, avec elles, l’inscription qui les surmon- tait. Entre Panehsy et sa femme : (vertic. » — ►) * • • - Tarenou, justifiée. (1) Bisson de la Roque, Fouilles de V Institut français d 3 Archéologie orientale du Caire (année 1925), Rapports préliminaires , t. III, i re partie, Médamoud , p. 5 o- 5 i, fig. 35 . ( 2 ) Alcea jicifolia L. , Keimer, Die Gartenpflanzen im alten Ægypten, Hamburg 192 4 , p. 5^ et 1 83 . ^ Convolvulus ( arvensis L.?). Keimer, op, cit ., p. 45 et 178. Cette frise est reproduite en cou- leurs dans Jéquier, Décoration égyptienne , pl. 39, n° 59. 4 . 28 MARGELLE BAUD ET ÉTIENNE DRIOTON. Sous le naos, devant Anubis : (vertic. •* — *) Anubis, qui est dans la ville d’Out [seigneur de la] Nécropole. Deuxième registre. — Dans le registre supérieur c’est la partie inférieure de la scène qui a disparu. Elle représente l’adoration de Panehsy et de Tarenou à la barque de Sokaris, exposée dans un naos très simple (fig. iA et i5). La barque (fig. 1 4) est minutieusement dessinée. Sa mutilation, au centre et dans sa partie inférieure, est d’autant plus regrettable quelle s'e trouvait être, de ce fait, une des plus complètes de la nécropole. Aucune inscription ne l’accompagne. La frise de lotus et de campanes de la paroi D' se continue ici, mais la frise de petites feuilles vertes, par suite de l’irrégularité du mur, ne trouve plus de place et s’arrête au-dessus de la paroi gauche du naos. Les orants de la barque sont Panehsy, en perruque (son corps a presque com- plètement disparu dans la mutilation du mur), et Tarenou en grand costume re.t?zi Marcelle Baud. Fig. i3. — Angle D' C', registre inférieur. L’adoration à Anubis. TOMBES THÉBAINES. 29 Marcelle Baud. Fig. i4. — Angle D' C', registre supérieur. La barque de Sokaris. et perruque de cérémonie, qui offre une magnifique campane enguirlandée de liseron (fig. i5j). Au-dessus deux : (vertic. - — *•) i j u i fi w ' \ i ni [æ>-] 2 q 3 8 i sic i i i J (borizont.) I ( vertic ') (i) Donner adoration à ton Ka, ô Ptah-Sokar-Qsiris! ( 2 ) L’osiris, chef des chanteurs (3) de la table de. . . ( inachevé ) ... (4) Sa sœur qu’il aime, la maîtresse de maison, chanteuse d’Amon, Tarenou, justifiée. J 30 MARGELLE BAUD ET ÉTIENNE DRIOTON. PAROI C'. Le registre inférieur de la paroi nord représente une procession sortant du temple de Karnak. Le temple est à droite, occupant toute la hauteur du registre : quatre mâts ornés de banderoles décorent chacun des deux pylônes qui flan- quent la porte centrale. La procession se déroule en se dirigeant vers la gauche, c’est-à-dire vers la partie ouest de la tombe, et transporte le grand vase sacré d’Amon, accompagné de ses emblèmes (fig. 16). Ses officiants sont répartis en deux sous-registres, qu’embrasse la représentation du grand vase, aiguière gigantesque à bec, dont le couvercle a la forme d’une tête de bélier portant l’emblème atef. Ce vase est posé sur un coffre à gorge égyptienne couronnée par une frise d’uréus. Quatre prêtres au crâne rasé le portent sur leurs épaules au moyen d’un brancard, deux à l’avant et deux à l’arrière. 11 faut supposer l’autre moitié 1 32 MARGELLE BAUD ET ÉTIENNE DRIOTON. du motif et se représenter qu’il y avait en réalité, derrière le coffre, un autre brancard et quatre autres prêtres : on sait, en effet, que les Égyptiens ne s’em- barrassaient jamais de détails inutiles et qu’il faut moins regarder leur dessin que le lire (I} . Deux petits officiants brun foncé, coiffés d’une perruque blanche à uréus, sont placés de chaque côté du vase sur la partie supérieure du coffre; celui de gauche tient en mains les petits vases ronds qui servent à l’offrande du vin. Un énorme bouquet, large et touffu, placé, on ne sait trop Comment, devant le coffret, s’incline vers le vase sacré. Au premier sous-registre, Panehsy conduit lui-même la procession. 11 est en long costume civil, le crâne rasé, et porte sandales. Un second personnage qui le suit est revêtu du même costume, mais il a les pieds nus. Tous deux battent des mains pour rythmer la marche du cortège. L’inscription qui les accompagne ne fait que les nommer : (vertic. - — >-) *— ■ « 4dV (horizon t.) (vertic.) Le chef des chanteurs de la table d’Amon, Panehsy. Par son frèpe, le chanteur de la table d’Amon, Pahesy. Au-dessus d’eux, au deuxième sous-registre, deux autres officiants précèdent le vase d’Amon. Le premier à gauche, qui porte deux autels à feu, n’est pas un prêtre; il est du reste coiffé d’une longue perruque, tandis que tous les autres ont le crâne rasé. 11 est nommé : (au-dessus de sa tête, horizont. ■ — ►) ntu i ? Le majordome Nehsounou-ennet ( 2) . Le deuxième officiant se retourne vers le cortège pour encenser le dieu en dirigeant vers lui l’encensoir à tête de faucon. C’est, un prêtre, qui est nommé : (au-dessus de lui, horizont. -*■ — «) Le prêtr e-ouab devant Amon, Aménophis, justifié. W Champollion, Lettres à M. le duc de Blacas d 3 Aulps, Paris i8â4, p. 9-10. ^ Pour la première partie de ce nom, cf. \ Lieblein, Dictionnaire de noms hiérogly- phiques, n° 45 p. TOMBES THÉBAINES. 33 Les personnages qui suivent 3 e cortège sont au nombre de huit, en deux sous-registres. Ce sont sans doute des prêtres; le premier du deuxième plan, qui porte un vase en forme de >^, est seul nommé : (devant lui, vertic. — >) Le père-divin d’Amon, Pesiour, justifié. Les sept autres officiants présentent ou portent des vases à libations de formes différentes. Deuxième registre. — Au registre supérieur, la scène est malheureusement très mutilée dans sa partie essentielle : elle représentait l’adoration, par Panehsy et Tarenou, de la vache Hathor, dame de l’Occident, sortant de la montagne (fig. 17). La représentation d’Hathor est complètement anéantie, et on ne peut la situer que par l’extrémité supérieure des deux plumes de sa coiffure, et par deux lignes courbes, à gauche, traces de son collier. La montagne est plus lisible : à droite, plusieurs lignes ondulées la modèlent et Ion voit encore deux des stèles et deux des touffes d’herbes qui la meublaient. La vache Hathor émer- geait de la pente sablonneuse, entourée de toutes les herbes fraîches qui 1 ac- compagnent habituellement dans ces représentations de la necropole; les extré- mités de trois campanes apparaissent en haut de la lacune, entre les plumes de la coiffure et le dernier profil de la montagne W Cf. Naville, Das aegyptische Todlenbuch , pl. GCXII, Da , scene assez semblable, mais sans stèles ni touffes d'herbes sur le sablé des pentes. Mémoires j t. LYII. 5 34 MARGELLE BAUD ET ÉTIENNE DRIOTON. Les personnages sont mieux conservés (la représentation de Tarenou est presque intacte). Panehsy lève les mains, en pose d’orant; il est en perruque et ne porte aucun emblème. Tarenou tient, de la main gauche, un grand bou- quet formé de trois papyrus et de deux roses trémières liées ensemble et dont le faisceau des tiges est orné de guirlandes de feuilles. Tous les deux ont le costume et la pose de toutes leurs représentations dans le tombeau. On ne verra le costu- me de Panehsy se modifier quelque peu qu’à la paroi B', quand il surveillera les travaux agricoles. L’inscription qui les séparait de la dame de l’Occident était la plus longue de celles du tombeau de Panehsy. Elle est malheureusement très mutilée dans sa partie inférieure. Devant Hathor : (vertic. » — *•) i rr; t_| { • 2 © ÿ i m sic l 1 (1) Hathor, dame de l’Amentil, (2) qui est en face de son maître. Devant Panehsy : (vertic. — «) i JP I^fmSli XlPwürîf — à ITT n üü 3 v(3)^ ^ (M I t X a TÆm:n îsîxm i iiir ti % m (1) Faire adoration à FÀmentit qui est en face de son maître, par [l’osiris, chef des chan- teurs de ia table d’Amon,] (2) Panehsy, justifié. II dit : Salut à toi! j’adore ta beauté (?) . . . W Corriger en — 12 ) Corriger en ^ Sur le dessin — & Sans doute pour . TOMBES THÉBAINES. 35 solide (3) de cou (1) , qui joue le rôle (2) de tombeau d’Onnôphris, cachant dissimulant (A) son cadavre (3) . L’osiris (5) Panelisy. Enfin, derrière Tarenou : (verlic. -*■ — -) l - — .VJ* * X I I I I 1 /**V**\ /AWA\ _J2 JÊ • “ Sa sœur, la maîtresse de maison, chanteuse d’Amon , Tarenou, justifiée. Une colonne d’hiéroglyphes borde la scène et la sépare de la scène cl’adora- tion à la barque de Sokaris : (vertic. « — -) Par l’osiris, chef des chanteurs de la table d’Amon, Panehsy, justifié, en paix. La frise qui couronne cette scène réunit plusieurs thèmes décoratifs différents, dont la place et la forme semblent dépendre de la forme de l’emplacement qu’ils occupent. On a vu que ce tombeau n’est nulle part régulièrement creusé, et que les motifs sont commandés partout par cette irrégularité; ici la frise, au lieu de courir entre deux lignes parallèles, s’insinue comme elle le peut entre deux lignes courbes, qui finissent par se rejoindre à l’angle B' (fig. 18). Le motif principal est un Anubis, chacal noir accroupi sur son naos. Avec le collier qui cravate l’animal et le chasse-mouches posé derrière lui, c’est une figure fréquente dans les frises de la XIX e dynastie, répétée avec d’autres, ou alternant avec des têtes d Hathor de face et des hhakerou, comme au tombeau U) Cette expression est à rapprocher, semble-t-il, des passages du Livre des Morts, lxxviii, h h (Naville, Todlenbuch, I, pl. LXXXIX), ^ Jj^$Ta tete t’w t donnée, 6 Osiris ; ion cou f est affermi, 6 Osiris; xcix, 6 (Naville, op . ciî ., pi. GX[), i P ^ ^ S ^ ^ ^ ^ attachant les têtes, affermissant les cous au sortir du carnage . (2? Le verbe appliqué à la vache représentant l’Amentit ne peut guère être compris que dans ce sens. L’idée exprimée ici semble être en connexion avec la légende rapportée par Diodore de Sicile (I, 85 ) : Ë vtot bè Xéyovc ti TsXsvTijcravTOS Ùcrip&os viré r ïv(pcovos rà péXr} Sur Aménothès-de-la-Cour, image d’Aménothès I er vénérée dans ta nécropole et y donnant son nom a un temple (Papyrus Abbott, II, 8), cf. Cerny, Le culte d’Aménophis I er chez les ouvriers de la nécropole thébaine, dans le Bulletin de l’Institut français d’ Archéologie orientale, t. XXVII, p. 162-164. La variante du registre supérieur de la paroi D' J Aménoth'es-de-la- Cour-d’Amon semble appuyer l'hypothèse de M. Cerny que la statue en question se trouvait à l'ori- gine dans la cour du temple de Karnak. Quant aux chanteurs, sm\w, dont Panehsy était le chef, ce n’étaient vraisemblablement pas, suivant la remarque de Scharff, Briefe aus lllahun, dans la Zeitschrift fur âgyplische Sprache und Allertumskunde , t. LIX, p. 46-/17, des chanteurs de profession (hsm) mais des employés ou des travailleurs qui, en marge de leurs occupations, chantaient dans le temple et, dans le cas présent, composaient les chœurs qui accompagnaient les repas du dieu. Mémoires , t. LVII. 7 50 MARGELLE BAUD ET ÉTIENNE DRIOTON. comme c’est le cas» en I, au tombeau de Roÿ; Panehsv, lui, mêlant volontai- rement le temps et 1 éternité, achève sa scène de funérailles terrestres, par une évocation de l’au delà. Quant aux représentations agricoles destinées, pensent certains, à pourvoir au renouvellement de l’approvisionnement du défunt, elles passent au second plan, et sont résumées dans une seule scène qui, si animée et intéressante qu’elle soit, n’en paraît pas moins assez insuffisante. De plus, ce n’est pas sans surprise qu’on remarque que, même dans cette dernière scène, le sacerdoce a envahi le tombeau. La plupart des personnages, en effet, qu’on y trouve sont chaussés de sandales, comme les” deux bûcherons anonymes et le laboureur qui, lui, est désigné comme prêtre. Des personnages importants et consacrés n’ont donc pas craint d’être représentés à côté du bou- vier et du berger, dans des postures d’humbles paysans. Une fois seulement, Panehsy et sa femme reçoivent l’offrande; l’état de la paroi ne permet malheureusement pas de savoir quels sont ceux qui pré- sentent cette offrande et qui assistent à la cérémonie. Panehsy est souvent accompagné par sa femme Tarenou, mais aucun autre membre de sa famille n’est évoqué auprès de lui. A la procession du vase sacré, son frère Pahesy est seul nommé, et, lui aussi, il était prêtre. Personne n’eSt nommé aux funé- railles, pas même, comme chez Roÿ, une servante jouant ce rôle de pleureuse dévolu d’habitude à la fille aînée du défunt. Tout cela suggère la conclusion que ce tombeau a été fait uniquement pour Panehsy, qui avait, à un très haut point, la fierté de son sacerdoce. A-t-il commandé et surveillé lui-même le travail, en imposant ses volontés pieuses aux entrepreneurs, et en s'entourant de ses collègues du temple? Ou bien ces derniers ont-ils fait creuser d’urgence ce tombeau après la mort de leur con- frère, d’après ses volontés ou son caractère, et, à défaut de famille, s’y sont-ils fait représenter, ce qui expliquerait en même temps le caractère hâtif du terras- sement et de la préparation des parois? Quoi qu’il en soit, ce tombeau a été certainement fait pour Panehsy en tant que prêtre, et seulement pour lui, dans l’intention probable d’évoquer à tout prix, fût-ce, peut-être, au prix de sa subsistance éternelle, le souvenir de son sacerdoce. INDEX N. B. — Les chiffres ordinaires renvoient à DIEUX. us. nyis |WH T,f V IHU Tj 1 1 1 IS. Cf. ISn. 1© I loi j, 17, 5 . X7ÎU r. 5, 8 , •VJ’ *9» 9 • 20 > 2 - ÉPITHÈTES DE DIEUX. *]-* (Anubis), 28, 2. (Osiris), 22, 7. la page; les italiques renvoient à la ligne. (Geb), 20, 5 . (Osiris), 8, 12. 19, h. 22, 6. 34 , 20. (Isis), 20, U. [Pin (Nout), 19, 7. 38 , 13 . fPAïEl Vî (Kheper), 8, 1. (Hathor), 34 , i 3 . 1 JjL tu (Osiris), 8, i 3 . (Harakhtès) 17, ig. | g | (Osiris), 22,7. (Anubis), 28, 2. Il O ” [ 3 l » 4 - *11 ( sic ) (Nefertoum), 8, i 5 . (Osiris), 8, 12. lît (Osiris), 8, 12. (Geb), 19, 9. (Harakli- tès), 17, 19. Irsî^k*— IS (Sokaris), 8, li. I JL (Osiris), 8,22. et var ^ ante : (Osiris), 1 9 , 4 . 22 , 6. î (Osiris), 8 , 23. JP €t var ^ ante : (l’Amentit) 34 , i 3 , 16 . (ffil !Tv\ f uj ^ variantes ; (Osiris) , 8 , 22. 19, â. 20, 2. 22, 6 . ^ •xx^,k 4 J ® (Osiris), 22, 8. Sifi b JÜ 1 (Osiris), 8, i 5 . CARTOUCHES ROYAUX. ( j H ■■ J ’ 2i ’ 25 7 • T 52 MARCELLE BAUD ET ÉTIENNE DRIOTON. (® ^ 11 j n]i[f]i;. « y 1 *1 J| -1 1 > f | üü-i-'N | I y | /*w**y a 1 ( J J î « variantes : 2 4 , là. Os^U xTJ^yi" *«.**• 49, nofe a. 24 , l 3 , 22 . 26 , 25 . 27 , 7 . NOMS PROPRES CIînA 3 ., . 7 . K il 1 ,, a et variantes : passim. XlRi** 44 > jo - XfM> 32 ’^- XUtf. 33 ^- rr©*/ ®, 32, 25. Z.Mîrf, 4i > 22 - 39 . 6 PtTA> 42 ^- “X Z! * J <* variantes : 1 7 , g. i 8 v g. 26 , a, 25 . 27 , 25 . 29 , 5 . 35 , 4 . 39 , 10 . J’ 44 > is - FONCTIONS. ^ 32, 25. . 1 !«B 33 , 4 . ;y, 42 ^ 9 - ^^-, 32 , 2 7 . T’ 42 ’ 5 - ? ? n i 1 /T mwn 4 ri**+*\ _ » I ^ J X T J ^ et variantes : 16, à. 22, i 5 . 26, 2-4. 38 , iU. 39, 5 , 4i, ih. -+1H!,~e.‘5.9- * 0 , 29, 4 . 32 , a 5 : 34 , 17, 35 , 8. 4 o, 5 . avariantes : 17, 9. 18, 9. 26, 2, 25 . 29, 5 . 35 , 4 . 39, 5 . + Î*~K‘7. 3 a, 25 . LIEUX. + JH 7 ’ 2 7 - f »L 7 > 2 7 - 34 , i 3 , 16. Cf. dl^iL. IT^ê’ 1 7 ’ ” ofe 1 - ^ 8, a 8. ♦ ! J ‘ dtJ1) e * •• Cf - Qgg] x ! J ç _ ^ y 1 1 ~~~\ aj " 1 /v**va | n 1, 22 , 2 a. il], 8, 2 . sic g , [f"J ? $ , ^ ^ • V-/ 4AJ et variantes : 8, a 4 . 20, 5 . 28, 2. JL’ 8 ’ iâ * EXPRESSIONS FUNÉRAIRES. 17, 9. 18, 8. 26, 2, s 5 . 27, 28. 29, 5, 35,4 (41 # ). 3 g , 10. f J X et var * antes : 1 5 , g. 1 8 , 8 . 35 , 8. W Le signe J, — on s’en rendra compte par l’exa- men des dessins — , présente, en réalité, certaines va- riantes de forme, que nous avons ramenées à l’unité dans la typographie. E 4 Jequier : Mackay : Wreszinski : Porter et Moss Capart : BIBLIOGRAPHIE. La décoration égyptienne , Paris 1911, pL XIX, p. 1 2 et 1 9 , pi. XXXIX. Kheker Friezes, Ancient Egypt, 1 9 2 0 , p. 121. Atlas zur altœgyptischen Kulturgeschichte , Leipzig 1923, pi. 61, 72, 112, 1 1 3 , 11 k . The Theban Necropolis , Oxford 1927, p. 69. Documents pour servir à ï étude de l'art égyptien , t. I, Paris 1927, pi. 23 , P . 17; P i. 76, p. 5 7 . TABLE DES MATIÈRES. Pages. I. Introduction.... 1 II. Description du tombeau 7 Plafond 7 Parois A et A 8 Parois B , C , D 10 Paroi D' 22 Angles D', C' 2 7 Paroi C' 3o Angles G , B' 36 Paroi B 38 III. Conclusion ^9 Index 5i Bibliographie 53 AU CAIRE : chez les principaux, libraires 7 e)6 a I’Institot français d’Archéologie orientale, Shareh El-Mounirah. A ALEXANDRIE : à la LibrahueJL JLwîAn^ ancienne librairie L. Schuler, rue Ghérif-Pachay n° 6. A PARIS Z à la Librairie orientaliste Paul Geuthner, i^B, rue Jacob; — - chez.FoNTEMOiNG et G ie ; E. de Boccard, successeur, t, rue de Médicis. A LEIPZIG ; chez Otto Harrassowitz. -